7 saisons, 254 matchs, 44 buts, 77 passes décisives mais surtout une trace indélébile dans le nord de Londres. Des hauts, des bas, mais surtout des frissons à chaque fois qu’il foulait les gazons outre-Manche. À 32 ans, nul doute qu’il a encore toutes les qualités pour s’éclater sous ses nouvelles couleurs, à Fenerbahçe.
Oui, cet article est écrit par un fan d’Arsenal né au XXIè siècle. Un fan qui n’a connu que l’Emirates, une époque où Arsenal se faisait moquer pour ses quatrièmes places à répétition quand aujourd’hui on signerait des deux mains pour les avoir. Une époque ou Arsenal se permettait d’arracher l’un des meilleurs 10 du monde, au plus grand club du monde. Dernier jour du mercato, le 2 septembre 2013, Mesut Özil s’engage dans le nord de Londres pour 50 millions d’euros, transfert le plus cher de l’histoire du club pour l’époque. Il a une mission : ramener Arsenal sur le devant de la scène. Les Gunners n’ont pas remporté de titre depuis 2005 et pataugent dans la semoule depuis leur finale de Ligue des Champions en 2006 et le départ de Thierry Henry. Devinez quoi ? Dès sa première saison au club, il aide ses copains à remporter la coupe d’Angleterre, mettant fin à 8 années de disette pour le club.
Mesut est un maestro, un pur numéro 10 comme le football d’aujourd’hui ne nous en offre presque plus. Un artiste, capable de tout sur un terrain et doté d’une vision de jeu hors pair. Le genre de numéro 10 à l’allure nonchalante qui rend fou n’importe quel entraîneur au vu de son implication dans les replis défensifs. N’importe quel entraîneur sauf un. Avec Mesut Özil, Arsène Wenger avait le joueur qui incarnait parfaitement son style de jeu. L’identité du club, sublimée par un joueur qui ne reniait pas ses principes. De l’esthétisme, et une certaine vision du football qui donnait envie à n’importe quel amoureux de notre sport de regarder les matchs d’Arsenal. Des gestes, qui sont là pour l’éternité. Son but, face à Ludogorets. Ces rares moment où le football se joue comme une partition, sans aucune fausse note.
Avec Alexis Sanchez qui arrive un an après lui, il forme le duo le plus iconique de l’ère Emirates. Une période où les Gunners n’ont jamais été aussi proches d’être champions (troisième en 2015, deuxième en 2016). Un duo qui a transcendé un stade en manque d’émotions et qui pouvait se trouver les yeux fermés. Sa saison 2015-2016 est la plus aboutie sous le maillot rouge et blanc. Avec 19 passes décisives, il est le troisième meilleur passeur de l’histoire de la Premier League sur une saison, derrière Thierry Henry et Kevin de Bruyne. On peut avoir le regret de ne pas l’avoir vu soulever la Premier League, mais il ramène quand même quatre coupes d’Angleterre et des souvenirs plein la tête. Même lors des six derniers mois quand il ne jouait plus, il suivait toujours son club et encourageait ses copains. Un joueur, mais aussi un homme à part, comme quand en 2018, il refuse de porter le maillot de la sélection allemande après avoir été victime à plusieurs reprises d’insultes racistes sur ses origines turques. Une sélection qu’il avait emmenée sur le toit du monde 4 ans auparavant.
Si ses stats et son palmarès à Arsenal peuvent laisser un goût d’inachevé, il a marqué à jamais la mémoire des supporters d’un club dont il représentait parfaitement l’identité de jeu. Maître à jouer de la fin de l’ère Wenger, son talent lui a valu des chansons, des banderoles, tout un tas de vidéos highlights sur les réseaux sociaux et peut-être bientôt, à l’image de Thierry Henry, Tony Adams et Dennis Bergkamp, une statue autour de l’Emirates.