Triste nouvelle sur la planète basket… Quelques semaines après l’annonce controversée de son trade aux côtés des 18 All-Stars de Brooklyn, c’est jeudi qu’on apprend la nouvelle. Shams lâche une bombe et annonce la retraite forcée de l’ex-nouvel intérieur des Nets, LaMarcus Aldridge. 35 ans et c’est (déjà) fini pour lui à cause d’un problème cardiaque qui ressurgit. Le clap de fin pour la carrière d’un homme et d’un joueur exemplaire sûr et en dehors des terrains. Retour en détail sur le passage NBA du L-Train ou l’un des trois meilleurs ailiers-forts de la décennie 2010. Malchance et de bêtes de perf’ au rendez-vous.
Portland : de rookie à multiple All-Star
LMA a été drafté en deuxième position de la Draft 2006 par… les Bulls. Oui, oui ! Mais ces derniers ont eu l’idée de génie de l’échanger contre le quatrième choix appartenant aux Portland Trail Blazers, le crack Tyrus Thomas. Un nom qui ne vous dit sûrement rien. Les Blazers ont réalisé un des plus beaux deals de leur histoire et un hold-up digne d’Ocean’s Eleven. Ce jour-là, ce n’est pas seulement le grand patapouf qui débarque mais aussi un certain pick 6 plus connu sous le nom de Brandon Roy.
Sa saison rookie est marquée par quelques blessures au dos notamment mais ne l’empêchera pas de finir dans la first NBA All-Rookie Team en compagnie de son coéquipier B-Roy. En 2007, Portland a la chance d’obtenir le premier choix de Draft et sélectionne le buffle Greg Oden qui terrorise tous les jeunes joueurs universitaires. Une nouvelle génération dorée s’ouvre alors aux Blazers et ils deviennent une des grosses attractions de la Ligue avec le trio Roy-Aldridge-Oden. La suite, on la connaît… Roy et Oden vont subir des graves blessures qui les pousseront à arrêter définitivement le basket en 2013 et ce trio sera aligné seulement 62 fois pour un bilan de 50 victoires pour 12 défaites. Le goût amer d’un rendez-vous manqué avec l’Histoire dans les babines et ce qui reste à tout jamais un des plus gros « What if » de ces dernières années.
Malgré ces péripéties, L-Train envoie des belles saisons individuelles et les Blazers se qualifient régulièrement en Playoffs pour ne pas aller plus loin que les demi-finales de conférence. Il se livre à de beaux duels contre les meilleurs joueurs et les légendes de son poste que sont Tim Duncan le nageur, l’athlète Dirk Nowitzki ou le plus grand fan de Joakim Noah, Kevin Garnett. Il connaîtra sa première sélection au All-Star Game en 2012 et il le sera 3 autres fois par la suite avec la franchise de l’Oregon. Cette même année un certain Damian Lillard est drafté par les Blazers pour épauler LMA et faire passer un cap à la franchise.
Mais encore une fois, même avec notre Nicolas Batum national et des saisons régulières à plus de 50 victoires, cette équipe ne passera pas les demi-finales de conférence butant notamment sur les imperturbables Spurs en 2014. À signaler tout de même son premier tour de Playoffs mémorable contre les Houston Rockets où il va faire passer Dwight Howard pour un U10 tout content de faire réussir un double-pas pour la première fois. Seulement 46 points et 18 rebonds dans le Game 1 et 43 puntos dans le Game 2 et ça dans des victoires bien évidemment pour le LaMarcus.
LMA essaie mais n’y arrive toujours pas et une fin de cycle commence à s’installer au sein de la franchise. Ce qui devait arriver arriva en août 2015, il signe aux Spurs de San Antonio et compte bien, à 30 ans, aller chercher le titre dans une équipe plus armée. Problème de timing toujours…
Il laisse dans ses bagages d’excellents souvenirs à Portland. On parle d’un joueur qui à l’heure actuelle est le troisième meilleur marqueur de la franchise (12562 points), le meilleur rebondeur (5434 prises), compte quatre sélections au All-Star Game. Ajoutez à cela une septième place au classement MVP en 2014. Pas besoin de vous donner tous les détails pour comprendre à quel point le gadgot puait le basket et qu’il mérite d’avoir son maillot retiré dans l’Oregon.
San Antonio : passage par tous les états
Contre toute attente donc il décide de retourner dans son Texas natal et de rejoindre les Spurs. Surprenant alors que les Lakers et les Suns étaient les prétendants les plus crédibles à ce moment-là. Il rejoint Tim Duncan, le plus grand rappeur français, Tony P, le fantasque Manu Ginobili et le cyborg Kawhi Leonard, auréolé de leurs bagues en 2014.
Les Spurs savent que Timmy va arrêter en fin de saison, TP et Manu ont respectivement 33 et 38 balais, il faut donc préparer l’avenir avec Kawhi et Aldridge pour rester favori pour le titre, le tout en continuant de bien drafter.
Pour ses premiers Playoffs avec les Spurs, il va encore une fois s’arrêter en demies contre le Thunder malgré deux premiers matchs dignes d’une très bon Jacquie et Michel avec 38 et 43 oinpts. Mais attention ! Pour la première et seule fois de sa carrière, il va connaitre les finales de conférences face aux Warriors. Pour cela il colle un petit 34 pts et 12 rebonds lors du game 6 des demi-finales contre les Rockets. Une branlée MO-NU-MEN-TALE de 40 points alors que les Spurs jouaient sans Kawhi et TP mais avec Jonathon Simmons ou encore un très jeune Dejounte Murray. À noter que dans ce match là un certain « barbu avec son n°13 » a été porté disparu. Lors de la finale de conférence contre la Dub Nation, les Texans mènent de 20 vers la fin du troisième quart-temps du premier match quand le géorgien Zaza « kamikaze » Pachulia va avoir la superbe idée de mettre ses pieds sous ceux de Kawhi lors d’un jumpshot. Résultat, la cheville de The Klaw, déjà touchée, lors de la confrontation face à Houston est caput. C’est le tournant de la série, même si les Warriors auraient sûrement gagnés puisqu’ils avaient l’air de jeter des galets dans l’océan avec leurs psychopathes dans le roster. Les Spurs et Aldridge se feront remonter pour perdre de peu et ensuite se faire exploser sur les trois matchs suivants.
L’exercice suivant sera exceptionnel pour LaMarcus, sa meilleure sous le maillot des éperons. 23,1 points et 9 rebonds, All-Star indiscutable, All-NBA Second Team, des cartons sur tous ses adversaires directs – coucou Anthony Davis, Gobert et Towns -, la baston et le and one sur Ibaka avec la poussée par terre en bonus mais surtout ce leadership tant offensivement que défensivement. Il va emmener cette équipe en Playoffs avec un 5 majeur de G-League, sans manquer de respect au Dejounte Murray de l’époque, Bryn Forbes, Kyle Anderson et papy Pau Gasol, pour perdre avec les honneurs (4-1) encore face aux Warriors. Une saison où Kawhi a décidé de faire sa diva et de ne plus jouer pour les Spurs pour les raisons mais où LMA a posé ses bouliches.
La saison 2018-2019, post blockbuster trade, avec DeMar DeRozan en co-leader est bonne. Des performances marquantes avec son record en carrière le 10 janvier 2019 contre OKC : 56 points 9 Rebonds et 3 contres à 20/33 aux tirs et 16/16 aux lancers-francs. Steven Adams et Jerami Grant en font toujours des cauchemars. Plus tard vers mi-mars il va atomiser les Celtics avec 48 points 13 Rebonds 6 passes à 20/31 en réussite. Des must-see niveau technique. Toute la panoplie pour un intérieur y passe : mi-distance, fadeway, hook main droite, main gauche et notamment ce turnaround fadeway indéfendable. Un esthète à faire rougir Cristina Cordula.
La fin aux Spurs sera marquée par une année avec des blessures et sans Playoffs malgré 19 points assurés dans la besace chaque soir. Cette saison, il ne rentrait plus trop dans les plans de San Antonio en reconstruction autour de leurs jeunes. Il aura été trois fois All-Star aux Spurs, deux fois All-NBA Team, huitième au classement MVP en 2018. Le buyout aux Nets tombait à pic pour lui mais malheureusement la suite se fera sous d’autres horizons que les parquets NBA.
Pour résumer grossièrement sa carrière, il n’aura jamais eu l’opportunité d’être au bon endroit au bon moment d’où ce manque de palmarès individuel et collectif. Pour autant, LaMarcus Aldridge est un joueur à jamais respecté par ses pairs, un joueur doté d’une technique et d’un QI basket au-dessus de la moyenne. Suffisant pour être un Hall of Famer ? Peu probable. Mais n’empêche, il restera un formidable joueur de basket qui aura dominé la NBA à son poste pendant 15 ans. Chapeau l’artiste !