De 1960 à 2007, le FC Nantes a connu 10 entraîneurs différents, parmi lesquels José Arribas, Jean-Claude Suaudeau ou Raynald Denoueix. Avec l’arrivée de Raymond Domenech, l’ère Kita va connaître son seizième changement de technicien (et encore je vous épargne les intérimaires). Qu’importe la qualité de celui qui va gérer l’équipe canari, il n’est là que pour six mois de toute façon… Quand les maux d’un club d’en haut.
Mercredi 3 avril 1996, moins d’un an après son titre de champion de France historique, n’ayant perdu qu’un seul match dans la saison, les jaunes et verts disputent leur première demi-finale de C1. À l’heure où le VAR n’est encore qu’un simple département où les parisiens passent leurs vacances et que la corruption est monnaie courante, la jeune équipe nantaise en fait les frais face aux maîtres en la matière : la Juventus Turin. Après avoir sciemment ramené des prostituées dans le vestiaire de l’arbitre anglais, Dermot Gallagher, le club italien n’a qu’à apprécier le résultat sur le terrain. Un carton rouge inexistant avant la mi-temps pour Bruno Carotti et pas moins de cinq biscottes reçues. Nantes s’incline 2-0, avant de remporter le retour 3-2 à la Beaujoire. Sans cette valise pleine de billets, la bande à Makélélé, N’Doram ou Ouédec se serait installée dans le cercle (très) fermé des vainqueurs français de la C1.
Aujourd’hui, le football a changé et il est clair que Nantes ne peut pas rivaliser avec le PSG ou l’OL, du moins financièrement parlant. Mais plus que des titres, cette génération dorée du football Français a déposé une marque, un brevet, avec le jeu à la nantaise. Ce mélange de jeu de possession et de football total est à l’origine de ce qui est toujours à cette heure le plus beau but de l’histoire de notre sport. Loko-Pedros, Pedros-Loko, le but qui résume parfaitement la saison du titre de 1995. Le jeu à la nantaise sous Waldemar Kita, ce n’est plus un jeu de possession, au contraire, il consiste à garder le moins longtemps un entraîneur et ce depuis 13 ans. La moyenne tourne aux alentours des neuf mois par coach. Et encore, heureusement que Michel Der Zakarian est resté quatre ans entre 2012 et 2016.
Après plusieurs années de galère en Ligue 2, le FC Nantes remonte par l’intermédiaire de l’actuel coach de Montpellier, avant de se maintenir honorablement dans l’élite pendant trois saisons en prouvant qu’il est capable de retrouver ses couleurs d’antan. Mais voilà, comme tout le temps avec l’actuel président, des différends éclatent et sont incurables. Aujourd’hui, Franck prend doucement les commandes des mains de Waldemar, mais la méthode reste la même. Nantes reste une équipe capable de coups d’éclats, mais par intermittence, sans jamais être capable d’enchaîner deux saisons consécutives dans le top 10. Les résultats sont venus embraser une foule de supporters qui est exténuée. Sous tension depuis déjà plusieurs années (changement de “logo”, ingérence de Mogi Bayat, mort d’Emiliano Sala), les relations entre tous les fans et leur président ont atteint un point de non-retour. Maintenant, plusieurs questions se posent. Waldemar Kita aime-t-il encore le club ? Oui, sûrement quand on voit les sommes investies, mais trop souvent sur des joueurs bidons (Limbombe, Sightorsson, Wagué…). A-t-il envie de partir ? Il a souvent été sous pression ces dernières années, sans pour autant avoir envie de quitter sa place. Est-ce que l’actuelle mobilisation peut le faire craquer ? Peut-être… si elle perdure. L’actuel président doit bien se réjouir du huis clos depuis plusieurs mois qui lui permet de regarder les matchs pépère en loge avec son pote Pascal Praud. Enfin, il faut évidemment compter sur quelqu’un qui souhaite racheter le FC Nantes. Des initiatives fleurissent pour créer des fonds d’investissements locaux afin de racheter le club. Pourquoi pas.
Aujourd’hui, le club a les mains liées à celles d’un président. Tant que ce sera le cas, impossible de voir les canaris réaliser des saisons comme viennent de le faire Lille ou Rennes (?!) ou dans une moindre mesure Strasbourg et Reims. N’oublions pas que FC Nantes – Saint Etienne est le vrai classique de notre championnat. N’oublions pas que le FC Nantes est octuple champion de France. N’oublions pas que le FC Nantes est au panthéon du football Français. Alors en tant que supporter, je n’ai qu’un souhait et il se traduit en sept mots : rendez-nous le Football Club de Nantes.