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FOOTBALL – Luis Figo fête ses 50 ans : près d’un quart de siècle qu’il passe pour un traître (El Caso Figo, Netflix) 

Formé au Sporting, Ballon d’Or, meilleur joueur portugais de sa génération, le 7 dans le dos en sélection et le transfert le plus cher de son époque. Oui, Cristiano Ronaldo Luis Figo, souffle ses 50 bougies et, à cette occasion, on a voyagé à l’été 2000. Cet épisode a fait basculer le Lusitanien du statut de chouchou du Camp Nou à traître dans toute la Catalogne. Le Transfert du siècle : Et Figo changea de camp (ou El Caso Figo), le documentaire Netflix revient sur un feuilleton plus fou que la saga Mbappé. 


Faux airs de Michaël Youn, talent reconnu depuis petit, l’enfant de Lisbonne fait ses gammes au Sporting, club favori de son père, avant d’être zieuté par toute l’Europe. Ses débuts en professionnel le 1er avril 1990 n’ont rien d’une blague. Le prodige de 17 ans ne tarde pas à s’imposer chez les verts et blancs avant d’enchaîner les sélections nationales en jeunes. Champion du monde des moins de 20 ans en 1991, quatre ans plus tard il est incontestablement le meilleur joueur du championnat et a une valeur marchande bien trop alléchante pour ses dirigeants. Parme et la Juventus lui font les yeux doux. Mais des histoires de contrats et d’accords donnés aux deux clubs voient la FIFA interdire la venue de Luis Figo chez les transalpins. L’un des meilleurs joueurs du moment ne pourra pas signer dans le championnat le plus hype et le plus relevé des années 1990. Pas de quoi en faire un pastel de nata, Paso Doble veut plus de reconnaissance de la part de son président. Ça tombe bien ! Le Barça veut l’ailier portugais. Le gros coup catalan est acté, les Culés réussissent à l’enrôler en ce mercato estival 1995. Le début d’une histoire d’amour comme on les aime mais aussi le début du documentaire made in Netflix ! 

À 22 ans, il quitte pour la première fois le pays et la maison de papa et maman pour débarquer dans une équipe qu’il admire grâce à son football total proposé par Johan Cruyff. Il comble le vide laissé par le départ, la saison passée, de Michael Laudrup parti au Real Madrid (tiens, tiens). Titulaire indiscutable sous Cruyff ou Van Gaal, inséparable de son grand ami Pep Guardiola, il est le pendant droit de Rivaldo. Dans le même temps, les Blaugranas continuent leur belle décennie en chopant deux nouveaux titres de champions, deux Coupe du Roi, une Coupe des Coupes et les Supercoupes qui vont avec. Figo chante son amour pour la ville et le club : « Madrid et ses pleureurs, inclinez vous devant les vainqueurs : Visca Barça. ». Au cours de ses cinq saisons sur la côte méditerranéenne, il suscite les louanges aussi bien de ses coéquipiers que de ses rivaux. 

« Il brillait quand on était au plus mal », Pep Guardiola, capitaine, ami et coéquipier de Figo.

« Jouer contre Luis Figo n’était pas une expérience, c’était une souffrance […] Dire qu’il était le symbole du club, représenterait parfaitement ce qu’il était au Barça », Roberto Carlos, latéral gauche du Real Madrid.

Même si Barcelone est dominateur sur la scène espagnole, sur le plan européen c’est son plus grand rival merengue qui reprend le pouvoir et remporte deux Ligue des champions en trois ans entre 1998 et 2000. De quoi donner la bonne idée à leur président Lorenzo Sanz d’avancer d’un an les élections à sa succession pour surfer sur la bonne période et pouvoir briguer « facilement » un nouveau mandat. Les prémices d’un thriller qui va faire les gros titres de l’été 2000. Tout ça pour un mensonge…

Florentino Pérez, homme d’affaires espagnol et socio du Real depuis 40 ans, est le candidat du rêve à Madrid. Il veut gagner, certes, mais avec les meilleurs joueurs du monde dans son effectif. Pour ce faire, il va entrer en contact avec Paulo Futre, idole d’un certain Luis Figo, durant sa campagne à la présidence. Au cours d’un rendez-vous tard le soir avec Pérez, Futre va appeler José Veiga, l’agent du numéro 7 barcelonais, et, après s’être fait raccrocher au nez, va faire une fausse proposition au candidat de la Maison Blanche. 10 millions de commission et Figo signe au Real. Accord négocié à 6 patates ! C’est acté pour Florentino et Paulo. Si le premier est élu président, il embarque l’ailier portugais dans ses valises au Bernabéu. Le commencement des problèmes… Figo ne veut pas faire ça aux supporters. Malgré les conseils de son agent, il veut se servir de cette offre pour renégocier son contrat au Barça. Les Culés sont eux-aussi dans des élections et le favori à la présidence, Joan Gaspart, ne veut pas entendre parler d’un renouvellement d’un des joueurs pour le moment. S’ensuit une série de paramètres qui va pousser le chouchou du Camp Nou à faire une des plus grandes trahisons de l’histoire du sport. Imaginez Benzema signer au Barça ! Rien que ça. 

Durant cet été 2000, après une belle performance à l’Euro avec le Portugal et un maillot digne de l’US Fouquenies, les événements vont tomber en cascade. L’annonce du plan de Florentino sort dans les médias pendant le mariage de la fille de son rival Lorenzo Sanz (avec Michel Salgado, latéral droit du Real). En bonus, le journaliste José Ramon de la Morena lance une jolie rumeur. Pérez paiera l’abonnement des socios si ce fameux transfert échoue. Les négociations sont au point mort avec le Barça, il manque de reconnaissance de la part des dirigeants, un pré-contrat a été signé par José Veiga obligeant le clan du joueur à verser 30 millions au Real en cas de non venue du joueur. L’homme a juste besoin que ses sentiments soient réciproques avec son club. Chaque jour, de nouveaux articles contredisent les précédents. Rien n’est clair. Figo est perdu. Menaces et déclarations affluent de toute part contre lui et sa famille. Il décide donc de donner une interview à Sport le weekend des élections madrilènes. Il y affirme qu’il ne partira pas au Real, quel que soit le résultat de celles-ci. À ce moment-ci, le joueur voit son futur en Catalogne. Cependant, Florentino Pérez est élu pendant que Figo décompresse en Sardaigne. Futre et Veiga le rejoignent pour tenter à nouveau de le convaincre et de rencontrer Pérez en personne à Lisbonne. Le président sort la grande argenterie !

Florentino Pérez : « Tu seras ma star […] je ne veux pas des 30 millions, je te veux toi pour faire la meilleure équipe du monde. » 

La décision semble être prise. Dernier ultimatum refusé par la direction du Barça. Le tour est joué. Luis Figo devient le transfert le plus cher de l’histoire (à l’époque). Pendant sa présentation, Alfredo Di Stefano et Florentino Pérez ont le smile. Figo, lui, tire la gueule. Une gueule d’enterrement. Son enterrement dans le cœur des fans Blaugranas.  Le Portugais l’affirme dans El Caso Figo, la décision n’a pas été simple à prendre.

 « Changer pour le rival n’est pas une décision facile […] C’est moi qui avais tout à perdre. J’avais ma vie à Barcelone. Pour moi ça a commencé par un manque de considération, vu ce que j’étais pour le club, ce que je lui ai donné, ce que j’avais fait pour lui. Je voulais jouer dans un club où je serais apprécié. C’est ce qui m’a convaincu de rejoindre le Real Madrid. Je suis parti principalement parce qu’ils reconnaissaient ma valeur et me désiraient. J’ai fini par penser à moi. »

Joan Gaspart critique publiquement son ancienne coqueluche en disant clairement qu’il quitte le club pour l’argent. Trois mois plus tard, il revient à Barcelone pour le Clasico alors qu’il n’y a pas remis les pieds depuis l’Euro. L’ambiance dans la ville et le stade est insupportable, un climat apocalyptique. « Pesetero », « mercenaire », « judas », « traitre », Figo préfère affronter banderoles et insultes sur sa famille que d’être lâche. Les Barcelonais remportent la rencontre 2-0, mais le portugais ne regrette pas. Il estime avoir pris la bonne décision. Le passage au Real sera englobé de succès avec une Ligue des champions en 2002 en point d’orgue. Une fin de carrière sans trophée majeur avec sa sélection, une pige à l’Inter pour conclure un voyage bien sympa dans le football mondial, et Luis raccroche les crampons. On connaît la suite. Les livres se chargeront de raconter les années 1990-2000 marquées par une trace indélébile signée Figo.

Ronaldo, Laudrup, Luis Enrique… Des joueurs passés par les deux géants espagnols, il en existe une flopée mais aucun n’aura reçu autant de haine que Luis Figo. Le documentaire Netflix remet les points sur les i dans cette histoire. Une certaine vérité est rétablie. Joyeux anniversaire à un des meilleurs joueurs de sa génération, Ballon d’Or 2000, une année haute en émotions. Si vous le croisez un jour, pas besoin de lui demander l’équipe qu’il souhaite voir gagner. À coup sûr, ce sera le Real Madrid. Pas de regrets !

L'auteur : Thomas Rodriguez

Thomas Rodriguez, étudiant en e-sport et gaming, rédacteur chef de sportime.fr, très talentueux et surtout humble !

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