Sur le papier, un concept sympa avec une Coupe de France qui fait la part belle à ce qui fait sa magie : les clubs amateurs. 15 équipes de L1-L2 et 17 des divisions inférieures doivent se retrouver le 6 et le 7 mars afin de disputer les 16èmes de finale. Mais la FFF n’a rarement parue aussi décalée du terrain.
Comme trop souvent dans notre société moderne, à vouloir essayer de contenter tout le monde, on ne contente personne. Sous la pression de France Télévisions qui ne voulait pas d’une Coupe de la Ligue maquillée, la FFF a confirmé la présence des clubs amateurs le 19 janvier et la tenue des sixièmes tours le 30. 11 jours d’entraînement pour des clubs préparés de manière totalement inégale. En national, le championnat continue et la coupe de France vient d’ailleurs perturber le calendrier de ce dernier. Pour les amateurs, certains ont repris l’entraînement depuis le confinement, d’autres tournent au ralenti entre la contrainte du couvre-feu et la menace sanitaire permanente. Une chienlit gigantesque pour des clubs pris au dépourvu.
Pognon quand tu nous tiens
Chaque ligue régionale dispose de son mini-tableau pour envoyer 1 à 4 représentants en 16èmes de finale. Prenons l’exemple du tableau Pays de la Loire – Normandie. On dénombre 34 équipes qui vont tenter de se qualifier, sachant que 4 d’entre elles doivent d’abord disputer leur 5ème tour, reporté une première fois à cause de cas de Covid. Prise au dépourvu, la FFF a condensé un calendrier express. 4 tours en 4 week-ends, pas le droit à l’erreur et si une équipe est dans l’incapacité de jouer une rencontre à cause du covid, ils n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. Bien évidemment, ces rencontres se dérouleront à huis clos au grand dam de tous ces clubs de R2 ou R3 qui se sont arrachés pour se retrouver à ce stade de la compétition et dont les supporters pensaient s’envoyer des litres de vin chaud en regardant leurs poulains défendre corps et âme leur club.
Moins bien organisé qu’un tournoi de sixte
Au moment où votre serviteur écrit cet article, 6 clubs ont déjà déclaré forfait pour ce week-end, allant de la N3 à la D1. Leurs raisons : le manque de préparation et une part d’injustice, à l’image de l’US Tourcoing. Le club nordiste évoluant en R1 a préféré jeter l’éponge face à leurs voisins de Boulogne-sur-mer qui évoluent en N1 et qui continue de jouer son championnat et à s’entraîner de manière classique. Les matchs seront disputés l’après-midi mais fort heureusement le week-end, ce qui permettra aux supporters de suivre leurs joueurs favoris à la radio ou sur un live Facebook en 360p. En revanche, la FFF nous offre encore une masterclass en nous proposant le multiplex des professionnels sur France 3 avec notamment Marseille, Bordeaux, Monaco ou Nantes le mercredi 10 février à … 14H45. À moins que ça soit une demande de Jacques-Henri Eyraud ou de Waldemar Kita pour qu’un minimum de personnes puissent voir leur équipe être humiliée en clair…
Le concept de voie des amateurs et voie des professionnels est très sympa puisqu’il ajoute un peu de folie à la compétition, mais la route pour y arriver ressemble à un chemin de croix pour ceux qui ont appris qu’ils allaient jouer il y a seulement une semaine. Un peu d’anticipation n’aurait fait de mal à personne. Maintenant les dés sont jetés, en espérant qu’ils ne soient pas trop pipés…