La Formule 1 a pris une toute autre dimension depuis quelques années. Merci Netflix. Les péripéties sont maintenant encore plus haletantes quand on s’attache à nos pilotes. Et pourtant, le show ne date pas d’hier dans les paddocks ! Sans revenir trop loin, il y a 16 ans déjà, un petit espagnol dans une écurie française marquait les esprits. Retour sur le premier titre de champion de Fernando Alonso !
Pour les plus récents fans de l’asphalte, Alonso est un « vieux » pilote plutôt banal. Pour d’autres irréductibles vous penserez à un rappeur marseillais à l’origine d’un des meilleurs featuring de JUL. Ici, il s’agit plus de capot de monoplace que du Capo dei capi. Que vous soyez espagnol d’origine et fils d’un papa adorant ces bolides tournoyant sur les circuits du monde – c’est moi – ou tout simplement des passionnés de sport, comment passer à côté de Nando ? Renault et ses mythiques voitures jaunes et bleues ont marqué les années 2000 des sports automobiles. Et ça, grâce à El Matador, pas Cavani mais bien Alonso.
Vous connaissez la domination de Lewis Hamilton et de Mercedes ces dernières saisons. Aux prémices du second millénaire, c’est Michael Schumacher, dit le Baron Rouge, et la Scuderia Ferrari qui roulent sur la compétition. Entre 2000 et 2004, ce ne sont pas moins de cinq titres, sur cinq vous l’aurez compris, que Schumi va rafler. Ferrari est à nouveau sur le devant de la scène après plus de 15 ans de disette et la légende de ce sport s’écrit. Un pilote sept fois champion du monde, du jamais vu jusqu’alors.
Mais que fait Alonso dans cette histoire ? Tout règne a une fin et celle du Kaiser s’entame à cause du natif d’Oviedo et d’un changement de règle opéré par la FIA. Pour assurer le spectacle et tenter de relancer le suspens, l’instance ne va désormais autoriser qu’un unique train de pneus par course et mettre en vigueur l’utilisation d’un seul moteur pour deux Grands Prix. Sans quoi une pénalité de dix places sur la grille de départ sera infligée. Les courses deviennent plus tactiques et l’Allemand ne finira « que » troisième du championnat en ne remportant qu’une seule course aux États-Unis (avec six voitures au départ). Au général, il sera devancé par Kimi Raikkonen et… Fernando Alonso.
Le 25 septembre 2005, le Grand Prix du Brésil est remporté par Juan Pablo Montoya, le Colombien de chez McLaren Mercedes, mais il annonce le sacre del Toro de Asturias au classement des pilotes, troisième de la course. Renault réalisera au final le doublé en devançant de quelques points McLaren Mercedes au classement des constructeurs grâce aussi à la bonne saison de Giancarlo Fisichella. À 24 ans, Alonso devient donc le plus jeune champion du monde de Formule 1 de tous les temps avant d’être effacé des tablettes depuis par Hamilton en 2008 puis Sebastian Vettel en 2010.
La carrière d’Alonz’ aurait pu être plus prolifique que ses deux titres sans ses conflits avec son jeune coéquipier britannique aux tresses collées chez McLaren ou des excès d’engagement de Romain Grosjean. Quatre fois second, une fois pour un petit point (2007), une autre pour trois (2012) ou encore pour quatre (2010), pas mal de poisse dans une grande carrière…
Souvent dans la mauvaise équipe au mauvais moment, le roi du pilotage sous la pluie ne sera pas oublié de sitôt. Son retour chez Alpine pour la saison 2021 à 40 berges et ses soubresauts sur les circuits pour rappeler aux jeunots la légende qu’il est ne font que sublimer un héritage déjà fort sympathique.