Onze jours avant la Coupe du Monde au Qatar, Netflix sort FIFA Uncovered (FIFA : Ballon rond et corruption en français), une mini-série autour de la corruption et des luttes de pouvoir au sein de la FIFA. Le sens du timing ! On vous lâche notre avis sur une enquête qui vous dégoûtera à coup sûr du football.
Quatre épisodes. Une mise dans le bain instantanée. Mouillez vous la nuque, il faut se tenir prêt à rentrer dans un océan de scandales. Avec ce docu, on plonge dans les tréfonds de la malhonnêteté. Habituels me direz vous pour une institution gangrénée depuis des décennies par les pots-de-vin, si ce n’est depuis sa création en 1904. Présomption d’innocence. Laissons-leur le doute. D’entrée, les premières images reviennent sur les idées fondatrice du padre Jules Rimet. Sur le papier, le concept du président (1921-1954) est sympa. Sympa, jusqu’à ce qu’il passe sur le billard. C’est après le décès du grand-père que les choses se délitent. Et ces 50 dernières années, la réputation de la plus grosse fédération mondiale a dégringolé.
Tournant décisif : l’élection de 1974. Faites place à l’incommensurable João Havelange. Un petit nageur brésilien sorti de nulle part. Lui, impossible que ce soit un véreux. En tout cas, ce sera sûrement mieux qu’avec Stanley Rous. L’homme d’affaires britannique, cliché du haut placé, se fait évincer. Merci Stan, on se revoit bientôt chez Casto. Le nouveau président récupère les clefs de la maison. Puis comme c’est un chouette type, il se positionne dans la lutte contre l’Apartheid, histoire de se foutre les votes des pays africains dans la poche. Malinx le Lynx. C’est un peu comme le mec qui vient te réclamer « Vous auriez pas un brin de monnaie ? » mais qui va s’enfiler une canouche dès que t’as le dos tourné. Avec l’avènement du capitalisme dans la FIFA, c’est l’opportunité pour des régimes autoritaires de redorer leur image internationale par le sport. Une Coupe du monde chez le dictateur argentin Jorge Rafael Videla ? Allez-y je vous en prie. Bon, une erreur ça peut arriver. Au final, qu’est-ce que c’est que de ne pas s’opposer aux dictateurs ? La FIFA c’est apolitique bordel. João c’est un peu Hanouna. Il ne crache pas dans la main qui le nourrit. Hop, bienvenue aux partenariats avec ici Coca, là-bas Adidas, et le sulfureux Horst Dassler qui corrompt Havelange – si ce n’était pas déjà fait. Les fondations sont posées. La suite reste dans la même lignée.
Trêve de bavardage sur João. On a un autre gros morceau, un nom qui te donne presque envie de pisser : Joseph S. Blatter. Sepp pour les amis. Secrétaire général à son arrivée, le garçon récupère le trône tant convoité en 1998 et règnera 18 ans sur l’institution. Pas de Targaryen ni de Lannister à l’horizon. Ça y est ! Il peut bricoler à sa manière. Son règne peut se résumer par une citation de la série : « Des choses permises et des choses pas permises ». D’ailleurs revenons à ce fameux documentaire. L’enquête est bien amenée. Mais franchement, un film de 2h ça n’aurait pas suffit ? Après, c’est vrai que 4 épisodes c’est bon pour le watch time et ça donne envie aux gens d’y retourner. Surtout vue la montagne d’infos qui giclent des deux premiers épisodes. On écoute, on retient pas tout, et on arrive ENFIN à l’attribution de la plus belle, la plus éthique et la plus propre Coupe du monde de l’histoire : l’épopée qatarie. Tout le monde connaît le refrain. En 2015, Sepp Blatter quitte ses fonctions suite au FIFAgate. Les producteurs choisissent des interventions de l’ancien président qui tendent à nuancer son implication dans les affaires sales de la Fédé. On veut y croire. On peut y croire. Nous n’y croyons pas. Sepp Blatter passerait presque pour un enfant de chœur dans une organisation criminelle. On nous place Jack Warner, Mohamed Bin Hammam et tout le tintouin comme les vrais “salopards”. Des décisionnaires qui ont offert une Coupe du monde à une candidature très peu solide. Un point véridique mais qui augmente quelque peu notre empathie envers papy Sepp. On aurait presque envie de lui ramener des petits gâteaux dans son EHPAD.
Qui veut des pots-de-vin ? reste finalement une bonne série qui retrace les casseroles de l’une des plus grosses organisations mondiales. Des histoires qui nous feraient presque croire à de la fiction. Si vous aviez prévu de mater le prochain Mondial, un conseil, attendez le 18 décembre pour la regarder !